ARTICLE : "The utility of military excercises..." par G LASCONJARIAS (AA71)
L’article "The Utility of Military Exercises - From Readiness to Enhanced Deterrence? " qui est ici présenté a été rédigé pour le Centre for Military Studies de l’Université de Copenhague, une structure originale qui associe chercheurs civils et militaires en lien avec des questions intéressant la défense danoise, l’OTAN, l’UE et les questions géopolitiques dans leur ensemble.
The Utility of Military Exercises - From Readiness to Enhanced Deterrence ?
Military exercises are often overlooked or merely considered a routine activity. Due to a very limited theoretical literature, as well as an inclination to focus on the “real thing”, i.e operations and campaigns, military exercises have been left aside. However, the new CMS Report “The Utility of Military Exercises - From Readiness to Enhanced Deterrence?” argues that they deserve a more concrete analysis of what they are, the purpose they serve, and the role they play.
Military Exercises 101: Understanding the Nature, Role, and Value of Military Exercises
In the past and especially during the Cold War, military exercises were used both to craft new concepts and to incorporate new capabilities that played a key role in deterring any given adversary; and in case deterrence would fail, to assure the readiness of our armed forces.
Because military exercises also send a political message, they are a double-edge sword and must be conceived, designed, and carried out with caution. Their strategic intent must be clearly set to avoid the risk of miscalculations or misinterpretations and, subsequently, escalation. Transparency and strategic communications are therefore a necessity to demonstrate openness and determination.
The Evolution of Military Exercises – from Cold War to Cold Peace ?
An historical perspective is helpful when assessing the extent to which the nature of military exercises has evolved. The aim of focusing on how NATO and Russia engaged in exercises in the past and how the situation has dramatically changed in recent years is to see how far military exercises have accompanied or supported this evolution. Evidently, the geopolitical context plays an important role: The Cold War is over, but there are some similarities to be explored.
In Defense of Military Exercises? The NATO and EU Understanding of Exercises
Throughout its 70-year history, NATO has always had to focus on adapting to a changing security environment. However, the pace of events, their complexity, and their intricacies in recent years have called the consensus-based organization to leverage its political and military potential. On the contrary, the EU – by trade and construct of a very distinct organization – has favored other types of exercises and scenarios. Nevertheless, there seems to be some complementarity in how both organizations approach, use, and therefore value exercises.
Based on the analysis, the author Guillaume Lasconjarias puts forth a handful of recommendations to help decision-makers and exercise planners to identify the most satisfactory combination of military requirements and political judgments when designing and conducting exercises displaying NATO’s transatlantic bonds and strength.
In addition to this report, CMS has published a CMS Memo, which includes the central observations and recommendations from the report. You can download and read the CMS Report here and the CMS Memo here (only in Danish).
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Résumé de l'article en langue française
S’il existe une spécificité militaire, c’est bien celle des entraînements et des exercices. Bien que considérées comme des activités de routine, ces actions demeurent néanmoins essentielles pour garantir la préparation opérationnelle d’une unité élémentaire, d’une composante, comme des forces armées en général. Et cependant, le rôle de ces exercices n’a que peu intéressé les universitaires, les experts ou même les militaires eux-mêmes.
Pourtant, les exercices militaires sont un moment-clé quand il s’agit de tester les troupes et leurs équipements, les états-majors et leurs procédures, sans compter la coordination et le travail en interarmes, interarmées et interalliés. Dit autrement, ces exercices garantissent, par une mise en situation, l’efficacité, la rapidité, l’agilité et la robustesse des forces armées, ainsi que leur possible engagement au bénéfice de leur nation ou d’une Alliance.
Cependant, ces exercices portent aussi une part de danger. L’Histoire récente ou passée souligne comment des manœuvres fictives ont débouché sur des opérations militaires réelles – à l’instar du franchissement du canal de Suez par les forces égyptiennes pendant la Guerre du Kippour. Dans d’autres cas, la crainte de voir ces exercices se métamorphoser a pu conduire des pays au bord de l’alerte générale, comme au temps d’Able Archer 1982, un exercice otanien au temps de la Guerre froide. Ces exemples doivent être conservés à l’esprit alors que se multiplient aujourd’hui les manœuvres militaires, traduisant les points chauds et les risques de conflits ouverts. D’autant que ces exercices demeurent une façon de presser ou de menacer ses voisins (la Russie avec l’Ukraine, la Chine avec Taiwan), ou au contraire de rassurer ses alliés (comme les activités menées cet été en Mer Égée, entre la France, la Grèce et Chypre).
La fonction militaire de ces exercices se teinte d’un message diplomatique, d’un effet d’annonce d’autant plus fort que ces exercices manifestent une volonté plus que simplement déclaratoire. Ils deviennent donc politiques par nature, d’autant qu’ils couvrent quatre catégories, parfois superposées :
1. Rassurer les Alliés et partenaires sur un engagement militaire à leurs côtés ;
2. Garantir l’itneropérabilité des forces et la capacité à opérer conjointement ;
3. Démontrer une diplomatie en actes ;
4. Mettre en avant une forme de dissuasion conventionnelle.
Ces catégories appartiennent déjà à ce que l’OTAN fait, surtout depuis la fin des opérations majeures consécutives au retrait d’Afghanistan. Les exercices deviennent un moyen de garantir la crédibilité de l’Alliance pour garantir la paix et la sécurité dans l’espace euro-atlantique.
Cela doit pourtant inciter à ne pas baisser la garde et à conserver un investissement permanent dans les exercices militaires en suivant plusieurs recommandations :
- Ces exercices doivent prendre de l’ampleur, une tendance qui s’observe depuis 2014 et la crise ukrainienne ;
- Ils doivent être originaux et innovants, en incluant les futurs horizons de la conflictualité, au travers de scénarios qui soient à la fois fictifs et crédibles, pour permettre aux forces qui les pratiquent de s'entraîner au spectre des possibles ;
- Ils doivent être maintenus, y compris en temps de disette budgétaire, et il s’agit d’explorer tous les moyens pour éviter de les supprimer, par exemple en accroissant les partenariats croisés entre OTAN et UE, en mettant ces exercices en lien avec des priorités stratégiques communes (par exemple, le projet de « mobilité militaire »).
Dans tous les cas, cet article insiste sur le fait que les exercices sont une affaire sérieuse, qui n’est autre chose que de la dissuasion en action : comme le savaient déjà les Romains, « si vis pacem, para bellum ».


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